Nous souffrons particulièrement en France :
• D’un taux de chômage élevé
et d’une situation diffuse de sous emploi (temps partiel subi, retraités
qui souhaiteraient travailler, ceux qui touchent le RMI, tous ceux qui
pourraient travailler mais ne le peuvent pas), si bien que 35% au moins
des français en âge de travailler soit ne travaillent pas
soit travaillent moins qu’ils ne le souhaiteraient.
• D’une politique commerciale et industrielle de
long terme insuffisamment affirmée, face à une concurrence
mondiale exacerbée, si bien que de nombreuses entreprises
sont condamnées pour survivre à se délocaliser, à
exporter les machines les plus perfectionnées et les secrets de
fabrication qui sont à la base de la capacité européenne
à produire des biens de haute technologie.
• En bref une situation plus que préoccupante
qui met en danger tout à la fois notre niveau de vie, notre
cohésion sociale et notre avenir économique.
Pour y remédier, des dépenses nouvelles
sont absolument nécessaires pour répondre à des besoins
et des projets essentiels, et pour réaliser les investissements
indispensables au bien être de la population et à la
préparation du futur. Sans être exhaustifs citons ceux de
recherche et développement, de logement, d’éducation,
de santé, de sécurité nationale, de transport, de
systèmes spatiaux, de télécommunications, d’énergies
nouvelles, de protection de l’environnement. …. Rappelons que l’emploi
généré par ces investissements est un facteur de réduction
du chômage, d’élévation du niveau de vie et de croissance
des plus importants.
Notre incapacité actuelle à les réaliser
provient-elle, comme on l’avance généralement, d’un excès
de dépenses improductives ou somptuaires, de charges sociales trop
élevées, de produits mal adaptés à l‘exportation
? Nous pensons plutôt que les causes sont à rechercher
dans des politiques monétaire et commerciale inadaptées.
En particulier :
• Une absence de politique monétaire et budgétaire
harmonisée et dynamique au sein de la zone euro
• Une politique inadaptée de la BCE : d’une part
elle privilégie la lutte contre l’inflation, tout en étant
incapable de lutter contre la hausse effective du coût de la
vie. D’autre part elle sait prêter à guichets ouverts pour
sauver les banques mais ne fait rien pour financer les investissements
nécessaires à la croissance et au plein emploi.
• Une ouverture sans discernement de l’Europe aux vents
dévastateurs de la mondialisation. La préférence communautaire
est lettre morte et les capitaux partent s’investir ailleurs pour produire
à moindre coût ce que nous consommons.
• Le système des taux de change variable sans
régulation aucune, qui permet à certaines monnaies d’être
exagérément sous- ou sur-évaluées.
• Les responsables politiques donnent à l’opinion
une image apocalyptique de la dette publique, alors que celle du Japon
en % du PIB est presque le double de la nôtre et que notre Etat,
fort bien coté par les organismes de notation, place ses emprunts
sans aucune difficulté et sans majoration de taux sur les marchés
financiers.
A partir de ces diagnostics, nous faisons les propositions
suivantes :
• Donner à la BCE, comme aux USA, un objectif
non seulement de stabilité des prix, mais aussi de plein emploi.
• Alléger les contraintes budgétaires (pacte
de stabilité) et en particulier ne pas comptabiliser les dépenses
d’investissement dans le déficit (comme pour une entreprise). Aucun
des Etats dont la monnaie est l’Euro ne devrait être obligé
de réduire son déficit budgétaire en toutes circonstances
et notamment lorsqu’il est nécessaire comme moyen de financement
des investissements en vue d’une relance efficace et durable pour atteindre
le plein emploi.
• Les investissements de long terme utiles à la
Nation et à rentabilité lente (qui de ce fait ne peuvent
supporter les taux d’intérêt du marché) pourraient
être financés par des emprunts auprès de la BCE ou
cautionnés par elle et non plus par l’impôt et/ou tout
aussi bien par le biais d’organismes parapublics pouvant se refinancer
auprès de la BCE.
• Donner à la BCE ou à un organisme ad
hoc le pouvoir d’intervenir pour réguler les taux de change. Cet
organisme pourrait aussi proposer aux responsables politiques des projets
de réformes pour obtenir de meilleures parités.
• Redonner vie à la préférence communautaire
prévue par le traité de Rome en définissant les conditions
d’une protection qui ne soit pas excessive mais protège des concurrences
sauvages les activités, en particulier industrielles, que l’on veut
conserver en Europe.
Pour préciser ces possibilités de programme
et les activités à mener nous envisageons d’organiser des
réunions de travail dans les mois à venir. Nous invitons
tous ceux qui veulent lever le blocage financier et idéologique
actuel à y participer.
Pour notre part, nous estimons que nous sommes face à
une absence de stratégie commerciale et industrielle et à
une politique monétaire désastreuse. Etant donné
qu’il existe un sous-emploi, il y a la main-d’œuvre nécessaire à
la croissance. La politique monétaire doit faciliter les investissements
et la consommation, et la politique industrielle permettre d’optimiser
l’emploi des ressources. La politique commerciale doit pour sa part empêcher
que tous ces efforts soient ruinés par des concurrences débridées.
Les rédacteurs de http://www.neties.com
L'association
chômage et monnaie